MONTREAL, le 25 août
Air Transat confirme que les passagers du vol TS 236 à destination de Lisbonne, lequel a dû faire un atterrissage d'urgence à Terceira, dans les Açores, à 6 h 46 GMT le 24 août, sont arrivés à Lisbonne à 4 h 17 A.M. heure locale le 25 août (23 h 17 le 24 août, heure de Montréal et Toronto), à bord d'un appareil Lockheed L1011 dépêché sur place par la société. Les passagers étaient accompagnés par du personnel d'Air Transat et par du personnel pouvant fournir un soutien psychologique, et d'autres ressources avaient également été déployées sur place pour les aider. Compte tenu de la fermeture de l'aéroport de Terceira, les passagers avaient été transportés jusqu'à l'aéroport de Ponta Delgada, où les attendait l'avion. Sept passagers, dont deux ont subi des fractures au moment de l'évacuation de l'appareil, ont choisi de demeurer à Terceira et d'être amenés à Lisbonne quand la piste sera ouverte.
Au total, le vol TS 236 transportait 291 passagers et 13 membres d'équipage. La majorité des passagers étaient des Canadiens d'origine portugaise.'Nous avons vécu un incident très sérieux, dont le dénouement heureux est essentiellement dû à la compétence et au professionnalisme des pilotes et de l'équipage. Malgré le stress et la nervosité, l'évacuation de l'appareil s'est effectuée en 90 secondes, un exploit qui nécessite des directives et une rapidité d'exécution exceptionnelles, surtout pour un appareil de cette taille (362 sièges).
Beaucoup de passagers ont tenu à manifester leur reconnaissance à l'équipage entier, et c'est un sentiment que partage Air Transat. Nous présentons nos excuses aux passagers pour les inconvénients subis', a déclaré Denis Jacob, président et chef de la direction d'Air Transat. La société a déjà avisé tous les passagers du vol TS 236 dont il est question ici que le prix du transport aérien leur sera remboursé intégralement.
L'incident du vol TS 236 et l'enquête
Le vol TS 236 avait quitté Toronto à l'heure, soit 20 h 10 le 23 août. Alors que le Airbus A330-200, en exploitation depuis 1999, volait à une altitude de croisière de 39 000 pieds et se trouvait à environ 30 minutes des Açores, un problème technique a entraîné une fuite importante de carburant. Le pilote a alors appliqué les procédures d'urgence appropriées.
Le commandant a décidé de se diriger vers Terceira, l'aéroport le plus près, et il a demandé aux passagers de se préparer pour un amerrissage potentiel, procédure exigée pour toute urgence survenant au-dessus des mers. Au moment de l'atterrissage, les deux moteurs de l'appareil avaient cessé de fonctionner depuis quelques minutes et huit des dix pneus du train d'atterrissage ont éclaté. Ni incendie ni fumée n'ont été signalés dans la cabine. Les procédures d'évacuation d'urgence ont été suivies de manière rapide et ordonnée. L'hypothèse d'un ravitaillement en carburant insuffisant au départ de Toronto est définitivement écartée. L'avion était piloté par le commandant Robert Piché, 49 ans, qui compte trente ans d'expérience et qui est à l'emploi d'Air Transat depuis près de cinq ans. Le premier officier était Dick Dejager, 28 ans, qui est à l'emploi d'Air Transat depuis trois ans. L'équipage est actuellement à Terceira et sera rapatrié sous peu.
'Il apparaît évident que nos deux pilotes ont accompli un exploit extraordinaire. Grâce à leur calme, à leur sang-froid et à leurs compétences professionnelles, ils ont bien maîtrisé la situation. Nous saluons leur courage, de même que celui du personnel de cabine. Evacuer un tel appareil en 90 secondes suppose de la part du personnel des initiatives et des décisions rapides, toutes tournées vers l'atteinte du but qui consiste à évacuer rapidement l'avion. Nous leur levons notre chapeau', a ajouté M. Jacob.
Une enquête portant sur les circonstances et les causes de l'incident sera initiée par les autorités portugaises, avec la participation du Bureau de la sécurité dans les transports du Canada ainsi que des représentants de Transports Canada. Air Transat va y collaborer pleinement, de même que les sociétés Airbus et Rolls-Royce. Air Transat va également mener sa propre enquête interne, laquelle est déjà entreprise.
Les mesures prises par Transport Canada
Air Transat va se conformer pleinement aux mesures prises par Transport Canada et annoncées hier, 24 août. A la suite de l'incident, Transport Canada a annoncé une vérification portant sur l'ETOP (Extended Range Twin-Engine Operation) des trois appareils Airbus A330 de la flotte d'Air Transat. Ces trois appareils devront, jusqu'à nouvel ordre, se plier à la norme de base pour les appareils comptant deux moteurs.
LES MESURES ANNONCEES PAR TRANSPORT CANADA ONT UN IMPACT MINEUR SUR L'EXPLOITATION DES TROIS AIRBUS A330, ET AUCUN IMPACT SUR LES 21 AUTRES APPAREILS DE LA FLOTTE D'AIR TRANSAT, NI SUR LA LICENCE D'AIR TRANSAT, NI SUR LA CAPACITE DE LA SOCIETE D'EXPLOITER DES LIAISONS TRANSATLANTIQUES.
Autres vols
Air Transat confirme à sa clientèle que tous les vols prévus sont maintenus, sans modification d'horaire. Comme toujours, il est recommandé aux passagers de confirmer leur départ en communiquant avec la société 48 heures avant celui-ci, au 1-877-TRANSAT.
La sécurité chez Air Transat
Air Transat, un transporteur canadien spécialisé dans le vol nolisé, exploite actuellement 24 appareils, dont trois Airbus A330 (deux Airbus A330- 200 et un Airbus A330-300), de même que 4 Airbus A310-300, 6 Lockheed L1011- 500, 7 Lockheed L1011-100 et 4 Boeing 757-200. Air Transat dessert environ 90 destinations dans 25 pays. La société a transporté 3,5 millions de passagers l'an dernier et 23 millions de passagers depuis sa création en 1987. En 14 ans, la société ne rapporte aucun accident avec blessé et l'incident du vol TS 236 était le troisième cas d'évacuation d'urgence. L'appareil Airbus A330 qui a atterri d'urgence à Terceira, qui date de 1999, n'a connu aucun incident depuis sa mise en service.
De manière générale, la performance de la société en matière de sécurité se compare avantageusement à celle de tout autre transporteur aérien canadien. De même, la société applique à la lettre les programmes d'entretien des appareils et les programmes liés à la formation du personnel en situation d'urgence, selon les normes de Transport Canada.
Le Airbus A330 endommagé
Du personnel spécialisé d'Air Transat, de même que des représentants des autorités et de la société Airbus, sont sur place à Terceira. Des mesures sont actuellement mises en place, avec la collaboration pleine et entière des autorités militaires portugaises qui opèrent une base à Terceira, en vue de déplacer l'appareil et de pouvoir rouvrir la piste, ce qui constitue la priorité, maintenant que les passagers sont à destination. L'ampleur des réparations à faire au train d'atterrissage pour permettre à l'avion de retourner à Montréal, base d'Air Transat, de même que les délais nécesaires aux autorités pour examiner l'appareil sur place aux fins de l'enquête, ne sont pas encore connus.